Enseignement du Dr Liu Dong sur les ondes cérébrales émises pendant la pratique du Qi Gong Exposé par la stagiaire Rachel Vieira Gomes |
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La
pratique du Qi Gong
Comme
l’année dernière, ils étaient nombreux le weekend du 2 au 3 août
à Strassen à participer au stage de Qi Gong, animé par le Dr Liu
Dong, une personnalité de renommée internationale de la Médecine
Traditionnelle Chinoise. Pour cette nouvelle édition d’été, organisée
par Relaxation 2000, par l’école de Qi Gong AVE et soutenue par la Fédération
luxembourgeoise de Qi Gong, il s’agissait de pratiquer la « Grande
Ourse », une méthode
taoiste pour travailler
entre autres l’énergie
originelle des reins. Complétées
par des explications théoriques et une méditation, les deux journées
ont été riches en enseignements pour le public d’initiés mais aussi
de novices qui ont souhaité découvrir cette discipline de la médecine
traditionnelle chinoise. Mais qu’est-ce que le Qi Gong et quels en
sont les bienfaits ? Le
Qi Gong est une pratique faisant partie de la médecine traditionnelle
chinoise. Elle est fondée sur la maîtrise de l’énergie vitale (Qi,
prononcé chi = énergie,
souffle) associant mouvements lents, attention à la respiration et
contrôle de la pensée (Gong = travail). Si dans les pratiques
sportives courantes, telles que le jogging ou le fitness, il est
possible de s’adonner en simultané à d’autres distractions, comme
écouter de la musique, dans le Qi Gong, l’intériorisation et le
silence sont indispensables. Une fois les cinq sens et le mental déconnectés,
l’« attention » est portée sur les parties du corps en
mouvement et sur les organes travaillés. Le
travail de l’énergie Selon
la médecine traditionnelle chinoise, on distingue cinq niveaux d’énergie
dans le corps humain. Deux de ces cinq énergies peuvent être travaillées
par les exercices de Qi Gong :
l’énergie dite originelle ou primitive, stockée dans les reins, et
l’énergie défensive, située dans les poumons. Les autres énergies
dépendent plus spécifiquement de notre hygiène de vie, c’est-à-dire
de l’air que nous respirons et de la qualité de la nourriture que
nous ingérons, ou sont dépendantes de l’énergie originelle et de
l’énergie défensive. L’énergie
originelle est innée. C’est l’énergie qui nous est donnée de
nos parents lors de la conception. C’est en quelque sorte notre
capital santé au moment de notre venue au monde. Cependant, bien qu’héritée
des parents, elle peut être
travaillée pour être « réveillée », explique Liu
Dong. Les 10 enchaînements du « Qi Gong de la Grande Ourse »
visent précisément à travailler les reins afin de pallier à une éventuelle
faiblesse de la génétique et ainsi prévenir les maux et maladies héréditaires.
L’énergie
défensive, elle, est acquise. Elle résulte d’un mélange d’énergies,
incluant l’énergie originelle, et monte dans les poumons pour
assurer sa fonction de défense de l’organisme. Le système
immunitaire peut donc être renforcé par la pratique d’exercices de
Qi Gong. Des
ressources insoupçonnées puisées dans l’état méditatif Le
« Qi », cette énergie invisible, si spécifique aux
pratiques thérapeutiques asiatiques, a été souvent remise en question
par les scientifiques. Pourtant de récents travaux menés aux Etats
–Unis permettent de mesurer
scientifiquement l’énergie par l’analyse des ondes vibratoires émises
par le cerveau. « Nous
avons aujourd’hui la preuve que lors de la pratique du Qi Gong et de
la méditation, ou de toute autre discipline qui vise le calme intérieur
et la déconnexion du mental, la fréquence des ondes vibratoires
diminue. », affirme le docteur. « Plus
cette fréquence diminue, plus notre organisme libère des hormones dans
le sang bénéfiques pour notre bien-être. C’est
véritablement la chimie du corps humain qui est influencée. » Dans
notre état de conscience quotidienne, notre cerveau émet des
ondes « bêta »
mesurées au rythme de 12 à 40 hertz (Hz). C’est
le cycle de plein éveil, celui de la réflexion, de l’analyse et de
la pensée logique. Notre cerveau fonctionne alors à plein régime.
Cet état « cérébral » est indispensable pour vivre en
société, réaliser un travail intellectuel, etc. Mais être
constamment dans l’agitation du mental avec l’impossibilité de
s’arrêter de réfléchir, de planifier et de s’inquiéter, favorise
la production de toxines dans le corps. C’est le cas des personnes
souffrant d’insomnies qui peinent à déconnecter leur cerveau et à
se laisser aller dans les bras de Morphée. Nous
pouvons avoir recours à un outil, tel que le Qi Gong, pour nous aider
à baisser notre vigilance et faire ralentir nos ondes cérébrales à
un rythme qui oscille entre 7,5 et 12 Hz, correspondant au niveau
« alpha ». Il s’agit d’un état
de lâcher prise, où le cerveau est au repos, idéal pour se régénérer.
Nous sommes alors davantage connectés à notre ressenti corporel.
Lorsque le cerveau émet des ondes d’une fréquence de 10 Hz,
l’organisme libère de la sérotonine. « Avec
de l’entraînement, nous avons le pouvoir de produire nos antidépresseurs
naturels ! », précise Dong. Nous nous sentons donc plus
joyeux et avons une vision globale de la vie plus positive. « A ce stade, le corps se purifie en évacuant les toxines,
responsables de beaucoup de maladies. » Les
bienfaits ne s’arrêtent pas là : « Le
stade alpha est la porte d’entrée vers l’expérience des autres
niveaux de conscience plus profonds », poursuit Dong. En effet,
lorsque nous sommes à même d’atteindre le niveau de conscience
« alpha », dès que nous en ressentons le besoin (par
exemple dans un moment d’anxiété ou de mélancolie), nous pouvons
nous entraîner à ralentir encore notre activité cérébrale pour
arriver au rythme « thêta »,
dans une zone qui varie entre 3,5 et 7,5 Hz. Nous en faisons régulièrement
l’expérience de manière furtive puisque c’est la
phase de somnolence qui précède le sommeil profond. C’est aussi
l’état hypnotique, utilisé par certains thérapeutes. Le travail
avec le patient sur toutes sortes de problématiques est particulièrement
efficace dans cette zone de connexion avec le subconscient. Quand
le cerveau émet des ondes vibratoires de l’ordre de 5 Hz, nous
avons la possibilité de transformer la maladie en changeant la
structure de nos cellules.
« Une régularisation naturelle se produit entre le sodium et le
potassium présents dans la cellule. Nous avons un véritable pouvoir
d’autoguérison. », s’exclame Dong. L’un
des objectifs du Qi Gong et de la méditation est d’avoir accès plus
facilement à des ressources intérieures pour gérer les situations
difficiles. « Pour faire
face aux défis que la vie nous présente,
l’état méditatif, atteint par la pratique de techniques comme le Qi
Gong, nous confère un esprit clair et serein. », conclut le
docteur. Le mental étant « en veilleuse », il interfère
moins dans nos prises de décisions. Nos choix, guidés par
l’intuition, seront alors plus justes. Rachel
Vieira Gomes
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